La Côte d’Ivoire, pays riche en ressources naturelles et en diversité culturelle, est depuis des décennies le théâtre de tensions foncières qui affectent profondément sa population. Les inégalités économiques croissantes et les abus perpétrés par des individus fortunés, souvent étrangers, exacerbent ces conflits, plongeant les communautés locales dans une spirale d’injustice et de désespoir.

Les racines historiques des conflits fonciers

Les conflits fonciers en Côte d’Ivoire trouvent leurs origines dans l’histoire coloniale et post-coloniale du pays. La politique d’immigration massive encouragée par les autorités pour développer l’économie agricole a conduit à une cohabitation complexe entre populations autochtones et allogènes. Cette situation a engendré des malentendus et des tensions concernant les droits de propriété et d’usage des terres. Les autochtones considéraient souvent avoir concédé un droit d’usage temporaire, tandis que les allogènes pensaient avoir acquis des droits permanents, ce qui a conduit à de nombreux conflits. 

L’impact des inégalités économiques

La pression foncière s’est intensifiée avec l’arrivée de personnes financièrement nanties, capables d’acquérir de vastes étendues de terres au détriment des communautés locales. Ces acquisitions, souvent réalisées sans consultation ni consentement des populations concernées, ont entraîné des déplacements forcés et la perte de moyens de subsistance pour de nombreuses familles. Les petits exploitants agricoles, piliers de l’économie rurale, se retrouvent dépossédés de leurs terres ancestrales, exacerbant les inégalités sociales et économiques. 

Les abus perpétrés par des étrangers

L’implication d’étrangers dans les acquisitions foncières en Côte d’Ivoire ajoute une dimension supplémentaire aux tensions. Certains investisseurs étrangers, profitant de la faiblesse des cadres juridiques et de la corruption locale, acquièrent des terres de manière illégale ou abusive. Ces pratiques entraînent des conflits avec les populations locales, qui se sentent dépossédées et impuissantes face à ces abus. La situation est d’autant plus préoccupante que ces acquisitions se font souvent au détriment des droits coutumiers et des traditions locales. 

Conséquences sociales et économiques

Les conséquences de ces injustices foncières sont multiples et profondes. Les familles dépossédées perdent non seulement leur source de revenu, mais aussi leur identité culturelle liée à la terre. Les tensions intercommunautaires s’exacerbent, menaçant la cohésion sociale et la stabilité du pays. De plus, l’insécurité foncière décourage les investissements à long terme dans l’agriculture, freinant ainsi le développement économique et la sécurité alimentaire de la nation. 

Appel à une réforme foncière inclusive

Face à cette situation alarmante, il est impératif que le gouvernement ivoirien mette en place des réformes foncières inclusives et transparentes. Ces réformes doivent reconnaître et protéger les droits des populations locales, tout en régulant strictement les acquisitions foncières par des individus fortunés, qu’ils soient nationaux ou étrangers. La participation active des communautés dans les processus décisionnels est essentielle pour garantir une gestion équitable et durable des ressources foncières.

Un appel à la vigilance et à l’engagement citoyen

Face à cette situation alarmante, il est impératif que chaque citoyen prenne conscience de l’ampleur du problème foncier et de ses répercussions sur l’ensemble de la société. La vigilance et l’engagement de tous sont essentiels pour lutter contre ces injustices ,Il est crucial que chacun joue un rôle actif dans la protection de ses droits fonciers, en dénonçant les abus et en participant aux discussions publiques sur les réformes foncières. L’éducation et la sensibilisation sont des outils clés pour transformer les mentalités et bâtir une société plus juste et équitable.


Les injustices foncières en Côte d’Ivoire constituent une menace majeure pour la paix sociale et le développement économique du pays. Il est crucial d’aborder ces défis avec empathie et détermination, en plaçant les droits et le bien-être des populations locales au cœur des politiques foncières. Seule une approche inclusive et équitable permettra de restaurer la confiance et de bâtir un avenir prospère pour toutes les communautés ivoiriennes

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