La question d’identité demeure très préoccupante en Côte d’Ivoire. Estimée à environ 20 millions d’habitants, la moitié de la population ivoirienne a vécu depuis plus d’une décennie sans carte nationale d’identité (CNI). Malgré l’opération nationale des audiences foraines, la question demeure toujours.
A coté de cette difficulté évidente se pose le problème de la déclaration des enfants à l’état civil.
Dans les villes et les villages de l’intérieur de la Côte d’Ivoire, il est triste de constater que sur dix (10) naissances, sept (07), soit un taux de 70{08119e3ab76bdac5a2947aff5446061b893d64a89871f742c0e880423bb07fe4}, ne sont pas déclarés à l’état civil.
Cette situation fait de ces personnes non déclarées à l’état civil des apatrides du fait qu’elles n’ont aucune identité et aucun lien juridique avec leur pays.
La non déclaration des enfants à l’état civil s’explique par les pesanteurs culturelles, la défaillance de l’état civil (non motivation des agents des centres secondaires), la pauvreté des populations, la négligence et la distance entre les lieux d’établissement des actes de naissance et les villages…

  • Brève présentation du projet

Depuis 2010 à 2011, le Club Union Africaine Côte d’Ivoire, a mené deux projets relatifs à l’assistance des enfants non déclarés à l’état civil dans le département de Daoukro, précisément dans la sous préfecture et la commune de Daoukro puis celle d’Ettrokro.
Ce projet avait pour objectif de délivrer gratuitement 600 jugements supplétifs d’acte de naissance à 600 enfants par sous préfecture couplée aux communes.
Pour atteindre cet objectif majeur, trois (03) activités ont meublé le projet, ce sont :

  • La prospection ;
  • La sensibilisation ;
  • L’opération des audiences foraines.
  • Méthodologie
  • Information et implication des autorités administratives (préfet, sous préfets et maires) ;
  • Information et implication de l’inspection de l’enseignement primaire ;
  • Information et implication des directeurs des écoles primaires dans les villages ;
  • Implication des communautés villageoises
  • RESULTATS

Année 1 :

  • 774 jugements supplétifs d’acte de naissances ont délivré aux enfants notamment les élèves dans la sous préfecture et la commune de Daoukro ;
  • Au cours des audiences foraines 294 élèves filles ont été enrôlées sur les 744 élèves soit 39,51{08119e3ab76bdac5a2947aff5446061b893d64a89871f742c0e880423bb07fe4};
  • Au niveau des élèves garçons 450 ont été enrôlés sur les 744 élèves soit 60,48{08119e3ab76bdac5a2947aff5446061b893d64a89871f742c0e880423bb07fe4}.

Année 2 :

  • 1027 jugements supplétifs d’acte de naissance sont en cours de délivrance aux enfants (élèves) de la sous préfecture et la commune d’Ettrokro.
  • Au cours des audiences foraines 382 élèves filles ont été enrôlées sur les 1027 élèves soit 37,20{08119e3ab76bdac5a2947aff5446061b893d64a89871f742c0e880423bb07fe4}.
  • Au niveau des élèves garçons 645 ont été enrôlés sur les 1027 élèves soit 62,80{08119e3ab76bdac5a2947aff5446061b893d64a89871f742c0e880423bb07fe4} ;
  • RECOMMANDATIONS

A l’Etat

  • Moderniser l’état civil en dotant les services de l’état civil d’outils informatiques;
  • Redynamiser les centres secondaires de l’état civil en motivant les agents de pécules mensuels;
  • Organiser des audiences foraines sur toute l’étendue du territoire national tous les cinq (05) ans selon les ressources de l’Etat.

A l’Ambassade du Canada

  • Augmenter dorénavant le nombre de bénéficiaires de jugement supplétif d’acte de naissance au niveau des élèves;
  • Etendre dorénavant les bénéficiaires de jugements supplétifs d’acte de naissance aux enfants non scolarisés et les personnes âgées de 14 ans et plus en vue de leur donner la chance d’obtenir une carte nationale d’identité et une carte d’électeur pour exprimer leur citoyenneté;
  • Multiplier les campagnes de sensibilisation en direction des populations en vue de les encourager à déclarer les enfants à l’état civil.